Description
En mémoire de Robertine Barry (26 février 1863 – 7 janvier 1910), reconnue pour être la première femme journaliste du Québec. Native de l’Île-Verte, au Canada-Est, elle est la neuvième enfant d’une famille de treize. Son intérêt pour le monde littéraire l’habitant depuis son jeune âge, elle rêve d’un jour pouvoir vivre de sa plume. C’est dans les années 1890 que Robertine Barry fait ses débuts en journalisme. Sous le pseudonyme de Françoise, elle devient la première femme au Québec à exercer le métier. C’est l’homme politique et écrivain Honoré Beaugrand qui lui donne sa première chance en lui offrant une tribune hebdomadaire dans son journal La Patrie, à Montréal. Œuvrant au sein d’un milieu d’hommes, l’auteure est victime de nombreuses critiques et remarques dénigrantes à cause de son sexe. Heureusement, sa force de caractère et son intelligence lui permettent d’ignorer ces commentaires et de publier ses idées sans se soucier de déranger. Ses articles aux saveurs de revendication portent sur des sujets sérieux et actuels. Elle écrit ses points de vue et ses sentiments sur la justice sociale, les droits des femmes, l’éducation, la politique ainsi que plusieurs autres thèmes controversés. En plus de rédiger pour La Patrie et d’autres journaux, Robertine Barry publie un recueil de nouvelles, Fleurs champêtres, en 1895, et crée, dans les années 1900, Le journal de Françoise, revue bimensuelle pour laquelle plus de 500 collaborateurs participeront au fil du temps. En plus de ses activités littéraires, elle fait partie de la Fédération nationale de la Société Saint-Jean-Baptiste, la première association féministe canadienne-française. Considérée comme l’une de nos grandes militantes féministes, elle s’implique énormément pour protéger et faire respecter les droits des femmes. Parmi ses grandes amitiés, il y a celle qu’elle entretient avec le poète Émile Nelligan et sa mère. Son admiration pour le jeune artiste est partagée et celui-ci lui dédiera même quelques poèmes. Au cours de sa vie, elle réussi à faire son chemin sur un terrain presque inaccessible. Les barrières qu’elle a surmontées lui ont valu plusieurs prix et honneurs, dont celui d’être décorée des Palmes académiques par le ministère de l’Instruction publique de France. Elle s’éteint en 1910, à Montréal, à l’âge de 46 ans.